Postez ici quelques récits, poésie ou poèmes !

Tout cela a-t-il réellement existé ? Ai-je connu ces hommes, ou n'était-ce qu'un rêve brumeux d'une vie créée par mon sub-conscient ? Quel fut le passé, pour voir un futur si terne ? De toutes ses interrogations, ne subsistent qu'un souvenir clair. Un souvenir sûr, et aussi douloureux qu'un coup de couteau. Un regard. Son regard. Alors que, la première fois, ces yeux s'étaient plongés dans les miens, me hurlant silencieusement de me lever, et de mener ce combat insencé. À cet instant je su. ALors que les hommes hurlaient autour de moi, que la soif me plongeait dans le brouillard, que le sang coulait de mon corps meurtri, le rêve était apparu dans le cauchemar. Mon rêve.
Paloma..

À présent que la mémoire me fait défaut, écrire ces quelques mots me plonge dans une indécision troublante. Pourquoi tout ceci a-t-il eu lieu, ce soir là ? Ce dernier soir à leur côtés, à tes côtés, semblaient apocalyptique. Pourtant c'était bien la dernière fois que ton regard avait croisé le mien. Tandis que la balle pénétrait ton corps fin, le sang jaillissait en même temps que mes larmes. Alors je tombais à terre, le dos voûté par l'horreur. ta tête se déposait sur mes genous, ton sang le souillait de tâches opaques. Tes yeux avait croisé les miens. Tandis que la vie les quittait, je saisi ta prière silencieuses. Bat-toi ! Mavais-tu dis. Bat toi pour ton honneur, bat toi pour ces hommes tombés au combat. Bat toi pour moi.
Oh Paloma.. Comme je regrette de ne pas t'avoir écouté..

Puis je me souviens de ces 'hommes tombés au combat'. Des hommes que j'ai haïs. Que j'observais de loin, tandis que le vin coulait à flot entre leur doigt, que leur mains tombaient sur la crosse de leurs armes. Ces hommes qui riaient haut et fort de tout et de rien. la folie luisant dans leur regard, la soif de sang et de vengeance. Puis j'appris à les connaître, à les comprendre. À les accepter, eux et leurs habitudes. Leur but, leur quête.. Je crois que dans leur démence j'acquis une certaines sagesse.

Enfin il y avait leur maître. Je n'ai jamais su son véritable nom, comme il n'a jamais connu le mien. Tout le monde l'appelait Chef dans la troupe. Cet homme aussi insondable qu'une page vierge, qui avait pourtant tant à m'apprendre. Ma haine envers lui nourrissait celle envers ses hommes. Je ne su jamais vraiment qui il était. Pourquoi il menait une telle vie. Peut-être aimait-il ça. L'aventure, la guerre, les interminables chevauchés à travers le désert, et le goût de la puissance. Cette impression de dominer le monde. Où était-il simplement un homme perdu, sans but, sans chemin à suivre, qui avait choisi de vivre à la sauvage, d'être craint de tous. Je le pensais fou. En fait, je crois bel et bien qu'il l'était. Seul à jamais, c'est long quand on a perdu sa voie.

Et me voilà à présent, unique survivant de ce clan. Rongé par le mal que moi seul ait eu la chance de connaître. Assis sur mon siege, aux portes de la fin de ma nouvelle vie. Alors que les rides se comptent sur mon visage, chaque souvenir reste gravé sur ce morceau de papier. Parce que par-dessus tout, il ne faut pas que j'oublie. Toi qui m'observe depuis les cieux, j'espère que tu ne m'en veux pas trop. Faute d'avoir pu sauver la vie de ces hommes, je me dois à présent de conserver leur mémoire, leur honneur, sur une lettre que personne ne lira sans doute jamais.

Un dernier acte de révolte. Voilà comme tout a fini. Fin glorieuse pour certains, suicidaire pour d'autre. Les années passé n'ont pas changé mon opinion. Ce combat que nous menions déjà depuis des lustres était perdu d'avance. Mais que voulez-vous ? Quiconque refuse le combat, vaut moins que ceux qui le perdent. Je sais que je t'ai déçu. Me pardonneras-tu ? Comment savoir. Tu es toujours la même. Imprévisible.
Ma Paloma..

Parfois je me dis même que vous étiez prêts. Qu'il était temps pour vous de clore le dernier chapitre de votre histoire. Votre dernière mission menée à bien, vous avez alors pu vous retirer tel une vague sur le rivage, laissant derrière vous une infime trace d'écume blanchâtre, brûme dans mes souvenirs, douleur en mon esprit. SI tout cela n'a guère eu lieu, la souffrance reste pourtant présente. Je suis maintenant sur le chemin du retour, chevauchant une dernière fois dans ces contrées qui étaient nôtres. Je ne peux fouler cette terre plus longtemps. Les abysses se creusent, les ténèbres s'obscursissent. À présent que le gouffre à es pieds m'appellent vers mon destins, je regarde les cieux en me disant que bientôt je les rejoindrai. Je te rejoindrai. Mon étoile..
Paloma.

J'ai tant à te dire, maintenant que tu es loin de moi. La page est tournée, pourtant ton visage reste imprégnié dans la fumé des enfers. Ta voix m'appelant vers le paradis, ta main cherchant la mienne. M'accepteras-tu à tes côtés, après t'avoir ainsi trahi ? La seule chose que je demandais, c'était quelqu'un pour veiller sur toi, quand je serai trop, beaucoup trop loin. Les rôles s'étaient inversés, je n'avais pas été capable de te garder en vie. Tu devrais être à ma place, pourtant c'est bien ton regard que je sens sur ma nuque, perçant les nuages. Je me sens seul et fatigué. Et je t'aime, encore et toujours plus. Je t'aimerai à jamais.
Après, qui sait ?